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Le blog à Fen

Jungle: Nouvelle Cyberpunk

3 Novembre 2010 , Rédigé par Fencig Publié dans #Nouvelles

 

Cyberpunk 2020
Allez hop, je ressors de mes cartons une vieille nouvelle cyberpunk du temps ou je jetais des dés dans d'autres jeux de rôle que D&D...

 

 

 

 

JUNGLE

 

 

 

        Foutue jungle. Magnifique et empoisonnée. C'est dingue comme tu as l'impression que les ronces t'écorchent intentionnellement et que les lianes et les racines se tendent de manière consciente pour te faire trébucher. Bien que les rayons du soleil ne parviennent pas à traverser le rideau de lianes et de branches entrelacées au-dessus de toi, les feuillages dégagent une brume moite qui t'empêche de voir avec précision ou tu mets les pieds. Il fait tellement chaud que tu pourrais te croire dans une serre. L'idée te fait d'ailleurs sourire car c'est bien là que tu es ; la plus grande serre du monde : la forêt Amazonienne. Ton équipement parait peser des tonnes et les sangles de ton harnais te blessent les épaules à travers ton treillis trempé de sueur. Tu as tellement mal aux bras que ce n'est que par habitude que tu tiens ton arme. Tu ne rêves que de te débarrasser de tous ces chargeurs, de jeter ton casque et ton barda, d'arracher ton plastron de kevlar et de t'arrêter pour enfin sortir tes pieds meurtris de ces horribles rangers qui te blessent. Mais on t'a bien dressé ; tu ne t'arrêteras que si le chef de section en donne l'ordre. Alors tu continues à avancer péniblement, au bord de l'épuisement. L'ennemi pourrait bien être là à un mètre devant toi que tu ne le verrais même pas tellement tu es fatigué. Parfois même tu te surprends à souhaiter qu'il soit là et qu'il te tue avant que tu ne le réalises, abrégeant ton calvaire. Jamais tu n'aurais cru que cela se passerait ainsi. Jamais tu n'aurais imaginé que la guerre puisse ressembler à cela ; des heures de patrouille éreintantes à travers un enfer végétal, le corps et l'esprit complètement endormis par l'épuisement, des nuits glaciale entrecoupées de gardes, la soif, la faim, la peur et enfin la lassitude qui efface toutes les autres sensations. Une fois de plus tu te demandes ce que tu fais ici. Une fois de plus tu te surprends à te traiter d'imbécile. Qu'est ce que tu ne donnerais pas pour revenir en arrière, pour fermer ta grande gueule et ne pas signer pour ce cauchemar. Qu'est ce qui t'as poussé à te porter volontaire dans cette guerre contre les narco-traffiquants? L’Amérique du sud c'est tellement loin de chez toi. Tu ne connaissais aucun drogué. Personne de ton entourage n'a jamais eu à souffrir des activités du cartel. Alors quoi? Quelle impulsion idiote, quel rêve de gloire stupide à bien pu t'amener jusqu'ici? Tu as beau tourner et retourner ces questions dans ta tête tu ne comprends pas. Tu as l'impression que tout s'est enchaîné à une vitesse grandissante, les événements t'entraînant inexorablement dans leur tourbillon. Au départ tu étais juste censé faire ton service dans ton pays, pas dans cet enfer. Déjà pendant ton instruction tu as commencé à regretter ton geste : les brimades incessantes, les exercices qui se succédaient sans que tu aies le temps de récupérer, les copains qui tombaient les uns après les autres, et toi qui continuais, uniquement porté par ta vanité, par ton refus de céder malgré tout ce que l'on pouvait t'infliger. Tu te rappelles ce que vous avait dit un des officier instructeur ; on peut faire un combattant de n'importe quel homme, ce n'est qu'une question de temps. Tu n'étais même pas parmi les meilleurs ou les plus endurants. Non, tout ce qui t'a maintenu debout c'est cette volonté que tu croyais si proche de l'acier, inflexible, indomptable. Du moins avant de venir ici. Le but des classes c'était de te pousser à bout, de t'amener à tes limites pour te préparer à ce qui t'attendait ici. Comme si l'on pouvait préparer un homme élevé dans un monde civilisé à affronter la jungle. Le pire ce n'est même pas l'exercice incessant, tu y es habitué maintenant, le pire ce sont les conditions ; la chaleur, la moiteur, les sangsues et toutes ces saloperies de reptiles. Tout autour de toi est hostile. Tu ne peux pas t'asseoir un instant sans qu'un insecte gros comme le poing n'entreprenne d'escalader ta manche ou ne te tombe sur l'épaule. Même l'eau est dangereuse à boire si tu n'y dissous pas les pilules anti-palu  que comportent tes rations de combat. Et tout cela pour rien : pas un contact avec l'ennemi. En face ils savent qu'ils sont en train de perdre cette foutue guerre. Ils ont beau être chez eux, sur leur terrain ils en prennent plein la gueule à chaque accrochage. Supériorité de l'armement et de l'équipement, maîtrise totale de l'espace aérien, appui air-sol et évacuation sanitaire immédiats en cas d'accrochage, tout est de ton coté. C'est sans doute pour cela qu'il reste introuvable. Mais tu sais qu'il est là, quelque part dans l'ombre, à attendre patiemment que l'un d'entre vous pose le pied sur un piège ou entre dans sa ligne de mire. Il a beau perdre il n'en a pas moins l'intention de vous faire chèrement payer la victoire. Enfin il parait, parce que toi tu ne l'as jamais vu.

        Alors tu l'entends pour la première fois et tu sais immédiatement que tu n'oublieras jamais ce bruit : le craquement de tissu déchiré que fait une mitrailleuse en ouvrant le feu dans ta direction. Les branches explosent autours de toi et quelque part devant une flamme prend vie suivie d'une traînée de fumée. Juste à quelques mètres un des tiens se volatilise, instantanément calciné dans une explosion assourdissante. Tu commences à bouger, inconsciemment, te jetant au sol par pur conditionnement et tu as l'impression que tout se passe au ralentit. Il y a de la fumée partout. Tu ne vois plus rien. Tu entends les plaintes atroces d'un de tes amis. Jamais tu n'aurais pensé qu'un homme puisse hurler ainsi. Puis il y a la voix du lieutenant qui dit quelque chose au sujet de roquettes et de nids de mitrailleuses mais tu ne comprends pas. Tu te bats un instant avec la sangle de ton arme, qui s'est prise dans ton harnais, avant de pouvoir la dégager. Puis tu relèves la tête. Tout ce que tu distingues c'est un rideau de fumée entrecoupé de langues de feu et d'éclairs. Tu commences à tirer par courtes rafales, arrosant au hasard en direction de l'ennemi. Il y a un autre hurlement à coté au moment ou tu te baisses de nouveau pour changer de chargeur. Tu détournes la tête et tu vois un de tes copains tombant à genoux en essayant de retenir de ses mains ses viscères qui s'échappent de son abdomen horriblement mutilé. Il tombe sur le dos en continuant à hurler et tu crapahutes jusqu'à lui. Tu ne sais pas quoi faire. Il y a du sang partout. Ce n'est pas possible qu'il soit encore en vie avec une telle blessure. Tu sens les larmes qui coulent sur ton visage sans que tu puisses les retenir. Tes nerfs sont en train de lâcher alors que tu appuies tes mains sur son ventre, essayant vainement de faire un poing de compression pour calmer l'hémorragie. Tu te mets à crier toi aussi, appelant le toubib de toutes tes forces, n'arrêtant que pour remplir d'air tes poumons avant de reprendre. Tu as du mal à couvrir ses plaintes.  Si seulement il arrêtait de hurler comme ça. Quelqu'un te répond que le doc est occupé, qu'il faut que tu le maintiennes en vie le temps qu'il arrive. C'est long, beaucoup trop long. Alors tu le lâches un instant et tu cherches fébrilement ton kit médical. Tes mains sont rouges de sang. En l'ouvrant tu renverses son contenu par terre. Précipitamment tu t'empares d'une seringue et tu lui fais une injection de drogues anti-choc. Cela ne suffit pas, tu sens tout son corps qui se met à trembler, il perd pieds. D'un coup ses mains te saisissent aux poignets et te serrent si fort que tu en as mal. Tu croises son regard et ne peux t'en détacher jusqu'au moment ou il se trouble et que ses doigts sans vie te relâchent enfin. Alors tu perds carrément les pédales. Tu restes à coté de lui à murmurer inconsciemment des paroles presque inaudibles. Une prière? Tu ne le sais même pas. Puis il y a un choc et tu es projeté sur le coté. Tu secoues la nuque, sonné. Ton casque s'est envolé, arraché par l'explosion. Où est ton arme? Quelque chose de chaud coule le long de ta joue et peu à peu la douleur se réveille. Tu voudrais bouger mais tu ne peux plus. Tes jambes ne répondent pas. Qu'est ce qui se passe? Tu commences à ramper en direction des autres. Chaque mouvement te fait gémir. Il y a un bruit strident qui approche en s'amplifiant. Un réacteur de chasseur en approche. Tu lève les yeux et tu les vois ; deux oiseaux d'acier qui passent dans un bruit de tonnerre juste avant que l'horizon ne prenne feu dans un souffle. Ils ont saturé la zone au napalm. Il y a des jets qui retombent autours de toi et une de tes jambes s'enflamme. Tu hurles de nouveau en t'agitant, essayant d'étouffer les flammes avec tes mains. Puis il y a quelqu'un à tes cotés. Ben, un de tes amis, t'aide à arracher la patte de ton treillis en la découpant avec une lame. Il parle vite, fort. Tu ne comprends que quelques mots : évacuation, zone de dégagement, hélicoptère. Ce n'est pas normal, ta jambe est noire mais tu ne sens rien. Pourquoi n'as tu pas mal? Doc est là maintenant. Il t'injecte quelque chose d'étourdissant dans le bras. Puis Ben t'attrape par le bras gauche et  te hisse sur son dos. Il se met à trotter et des aiguillons de douleur se répandent dans ton ventre et ton bras droit. Les images se succèdent de façon vertigineuse, un morceau de sol recouvert de mousse, un bout de ciel, des branches, tu as l'impression de regarder dans un kaléidoscope. Derrière on continue de tirer et de temps à autre une explosion plus forte retentit. Enfin vous atteignez une clairière. Il y a des fumigènes qui diffusent leurs écharpes de fumée rouge vers le ciel. Un vrombissement, comme une grosse mouche en beaucoup plus fort, et un hélico se pose brutalement. Ben se met à courir pour les derniers mètres. D'autres courent avec vous. Il te jette sans ménagement à l'intérieur et tu sens le contact familier du sol d'acier et l'odeur d'huile brûlée, de kérosène et de poudre. On crie juste à ta droite. C'est le lieutenant qui parle au pilote. Le sol se met à bouger alors que l'hélico décolle dans un hurlement de turbines malmenées. Le mitrailleur latéral ouvre le feu et le bruit t'assourdit alors que les bandes de munitions sont avalées par l'arme à une cadence hallucinante. Ta tête roule sur le coté et tu vois son visage, les yeux dissimulés derrière les lunettes, le casque vert foncé et le micro devant sa bouche. On dirait une grosse fourmi verte et tu te mets à rire bêtement. Alors tu vois ses lèvres qui articulent un mot de façon exagérée, comme s'il hurlait dans le micro. Puis il a un geste de recul, une tentative dérisoire de se protéger de ses avants bras croisés devant lui, avant que la boule de feu ne remplisse la cabine et que le souffle ne le désintègre. Un missile. Vous tombez en tournoyant dans une folle spirale qui s'accélère jusqu'au choc terrible qui désintègre l'hélicoptère. Tu perds connaissance un instant mais la douleur et les hurlements te réveillent. Ben est là allongé à quelques pas de toi et c'est de sa bouche distordue que jaillissent ces cris terrifiants qui t'ont tiré de l'inconscience. Il se tord comme un ver, cloué au sol par une des pales du rotor arrière qui le transperce. Tu te traînes jusqu'à lui en gémissant. Tes jambes ne t'obéissent toujours pas, chaque mouvement te fait horriblement mal mais tu ne peux pas écouter ta douleur ; tu ne peux pas l'abandonner. C'est lui qui t'as porté jusqu'ici sur son dos, c'est lui qui t'a sauvé. Tu n'as pas le temps de l'atteindre qu'une paire de bottes rentre dans ton champ de vision. Tu relèves la tête pour demander de l'aide et tu as du mal à comprendre pourquoi ce soldat a l'air amusé. Puis tu vois l'uniforme et tu comprends. Malgré cela tu leur demandes de l'aider. Tu les supplies de lui apporter des soins, de ne pas le laisser mourir. Cela ne fait qu'augmenter leurs rires. Ce n'est pas possible. Ils ne peuvent pas rester là à ne rien faire. Alors tu les vois qui se tournent à l'approche de l'un d'eux. Un gradé? Il regarde Ben avec dédain et l'un des hommes s'adresse à lui avec une voix grave et ricanante.

        _" Hé Lieutenant ! A votre avis combien de temps est-ce qu'il va hurler comme ça ce moricon?"

        Cela ressemble à un jeu. Tu sais qu'il connaît déjà la réponse de l'autre et qu'ils font cela par habitude, pour s'amuser.

        _" Tant qu'il aura mal..."

        Ils partent tous d'un horrible rire tonitruant, couvrant presque les cris de ton ami. Puis leur chef pointe son arme et la rafale secoue le corps de Ben. Le silence retombe, insoutenable. Il avance vers toi. Un mouvement vif et une botte t’atteint en plein visage. Tu es sonné par le choc. Ton oeil gauche ne distingue plus rien et tu as un goût acide de sang dans la bouche.

        _" Il a eut de la chance ton ami. Bien plus que toi..."

        Puis il y a un autre coup et tu perds conscience pour de bon.

        Après tu as du mal à te souvenir. Plus exactement tu ne veux pas te souvenir. Les toubibs ont appelé ça un blocage mémoriel dû à une expérience traumatisante. Ils ont dit que ton subconscient rejetait en bloc tout ce qui s'est passé là-bas, avant que les secours ne te trouve. Enfin ne trouvent ce qui restait de toi. Il parait qu'un des gars de l'équipe de reconnaissance qui t'a secouru a été tellement choqué par la vue de ton corps qu'il a fait une dépression sur le terrain. C'est vrai que l'ennemi est en train de perdre cette foutue guerre. Mais c'est aussi vrai qu'ils ont l'intention de le faire payer très cher. Alors ils font des exemples. Tu es l'un d'eux.  Les docteurs peuvent raconter n'importe quoi cela n'empêche pas les rêves. Cela n'empêche pas les flashs ou tu revois les lames et les aiguilles qui s'approchent de toi. Cela n'empêche pas les cauchemars quotidiens qui te réveillent en hurlant chaque nuit, tétanisé par la terreur. Tu es en vie parce que l'ennemi l'a voulu. Tu te rappelles toutes ces saloperies de drogues artificielles qu'ils t'injectaient pour te maintenir vivant, pour pouvoir te faire souffrir un peut plus longtemps. A chaque fois tu essayes de tout enfouir dans un coin sombre de ton esprit mais cela ne fonctionne pas. Il y a sans cesse ce visage qui revient avec son rictus cruel. Il y a sans cesse la même plaisanterie sur la durée maximale pendant laquelle un homme peut hurler. Il y a sans cesse le regard de Ben.

         Une fois que les chirurgiens ont terminé de raccommoder ce qui restait de toi on t'a ramené à l'arrière. Tu es resté des heures dans le coma. Puis les jours se sont écoulés remplis de souffrances jusqu'à ce que ta fiancée vienne te rendre visite. Tu ne voulais pas qu'elle te voie ainsi. Tu as supplié les infirmières pour qu'elles ne la laissent pas rentrer. Mais elle a dû insister. Elle n'avait pas fait un pas dans la salle que tu lisais déjà sur son visage qu'elle regrettait son geste. Tu sais bien à quoi tu ressembles maintenant. Elle a voulu te parler. Elle n'a même pas réussi à te dire bonjour avant de s'effondrer en sanglots nerveux. Les infirmières sont venus la chercher et l'on emmené loin de toi. Elle t'a laissé une lettre qu'une des filles a eu le courage de te lire. Il y est question de pardon. Celui qu'elle te demande de bien vouloir lui accorder car elle sait qu'elle ne pourra pas affronter ce que tu es devenu. Suite à cette lecture tu t'es mis à supplier puis à hurler pour que l'on te tue. Et malgré les calmants administrés en doses de plus en plus fortes tu as fait une crise d'épilepsie. Tu étais persuadé d'être en enfer. Alors ils sont venus te faire la proposition. Tu n'as même pas voulu entendre la fin de ce qu'ils te racontaient avant d'accepter. Tu leur à tout abandonné, ta vie, ton âme, en échange de ce qu'ils t'offraient...

        Maintenant tu es là, dans la jungle de nouveau. Mais cette fois c'est toi le chasseur. Tes membres cybernétiques répondent parfaitement à la moindre impulsion. Ils sont bien plus rapides, bien plus endurants que ceux que tu avais avant. Tu avances avec aisance, enjambant les branchages sans aucun bruit malgré un poids de deux cent douze kilos. Il fait nuit mais tes cyber-yeux amplifient la lumière et tu vois comme en plein jour. L'avant poste ennemi est juste devant toi. Tu subvocalises un ordre, émettant tout juste un murmure au niveau de ta gorge et ta radio transmet le message en impulsions codées. Tu sais que les radios intégrés des autres ont parfaitement reçu ce que tu viens de dire. Tu les vois se déployer comme des spectres autours de la palissade du camp. Tu passes en affichage thermographique et une image infrarouge se superpose sur ta rétine. Deux sources de chaleur dans un mirador : deux gardes. Un par un les membres de ton commando indiquent leur prise de position. Tout est prêt pour l'assaut et tu donnes l'ordre. Le système de visée intégré à ton arme s'active, projetant une croix dans ton champ de vision. Tu bouges à peine le canon de ton fusil d'assaut et la croix se superpose à une cible alors que tu presses la détente. Le hurlement strident des munitions de 4.7 retentit, superposé à l'aboiement sourd du lance-grenades auxiliaire que tu viens de déclencher. Le mirador cesse d'exister en même temps qu'une bonne partie de la palissade. Tu avances calmement. D'autres explosions secouent le camp. Les autres sont là. Il y a des cris. Des hommes se réveillent juste à temps pour voir leur baraquement exploser. D'autres ont le temps de courir avant que tes rafales ne les fauchent dans leur élan. Vous avancez en étau, tels des spectres, des incarnations de la mort surgies de leurs plus profonds cauchemars. Quelques tirs t'atteignent mais ne franchissent pas le blindage de ton Kevlar, ou rebondissent sur l'acier de tes membres. Les ordres sont clairs ; aucun d'entre eux n'en sortira. Tu continu ta progression, implacable, remplaçant l'un après l'autre les chargeurs de munitions caseless que ton arme dévore. Le camp n'est plus que ruines maintenant. Il y a quelques survivants qui tentent encore de s'enfuir mais ils sont fauchés par les tirs des autres. Vous atteignez le centre de l'objectif. Le bunker est trop solide pour vos armes alors tu avances jusqu'à la lourde porte blindée. Tu t'arrêtes juste à l'entrée et tu comprimes les vérins hydrauliques de ta jambe puis d'un coup tu frappes l'acier. La porte s'envole, arrachée de ses gonds et vous pénétrez à l'intérieur. Il y a une faible résistance et les tirs nourris de tes compagnons mélangés aux tiens abattent l'ennemi en un instant. Il n'en reste qu'un, un officier, à genoux au milieu du bunker en train de supplier. Tu lèves ton arme et ta vision amplifie l'image de son visage. Incrédule, l'arme tendue hésitante à bout de bras, tu subvocalises pour empêcher les autres de tirer. Il te regarde sans comprendre et des larmes de joies naissent sur son visage. Il croit que tu vas l'épargner. Il ne te reconnaît pas, comment le pourrait-il? En admettant qu'il n'aie pas oublié, ton visage n'a plus rien à voir avec celui d'un être humain. C'est un visage de bête fauve, un masque de mort sculpté au laser pour inspirer la terreur à l'ennemi. Il parle maintenant dans un écoulement continu de phrases et de larmes. Tu t'approches et un rictus de haine découvre tes canines d'acier. Tu lis la peur dans ses yeux alors que d'une impulsion tu laisses sortir une lame de combat qui coulisse le long de ton avant bras droit. Il supplie de nouveau, il dit qu'il parlera, qu'il est prêt a collaborer, à tout dévoiler. Tu ne l'écoutes pas. Il n'y a qu'une chose que tu veux savoir : Combien de temps va-t-il hurler?...

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M
<br /> L'immersion est totale, c'est le la bonne came, sûr de sûr<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Merci.<br /> <br /> <br /> <br />
W
<br /> ah non, ok, je viens de comprendre ce qu'etait cyberpunk !<br /> ;-)<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Ben voilà... <br /> <br /> <br /> <br />
W
<br /> ah bah !<br /> ça c'est du poignant !<br /> <br /> et c'est aussi unjeu ??<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Ouch non je crois pas, pas de salut en dehors de la SF :)<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Tu verras... <br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Encore une chouette nouvelle, j'aime moins que celle de silent death mais vraiment sympa quand même.<br /> Merci et vivement d'autre !<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Ben, prochaine fois je mettrais des magiciens, des vampires et des loups garous, çà devrait te plaire... <br /> <br /> <br /> <br />